
Les sièges avant seront totalement vides pour les clients payants dans deux zones urbaines chinoises – et les robotsaxis de nouvelle génération de Baidu auront des volants détachables en option.
Les premiers services commerciaux entièrement autonomes de robotaxi en Chine – sans conducteur de sécurité – sont sur le point d’être ouverts aux passagers publics à Wuhan et à Chongqing, marquant un point d’inflexion pour l’une des principales révolutions technologiques du XXIe siècle.
On a l’impression que les services de taxi autonome et donc sans conducteur sont sur le point d’arriver depuis une dizaine d’années, mais ils commencent enfin à faire leur apparition dans les rues en tant qu’option pour les clients payants. Cruise, filiale de GM, a lancé en juin dernier un service de nuit entièrement sans chauffeur dans la banlieue de San Francisco, devenant ainsi le premier opérateur commercial de robocab au monde à proposer des trajets sans chauffeur de réserve.
Aujourd’hui, la Chine a fait monter les enchères. Les deux nouveaux permis délivrés permettent à Baidu de faire payer les trajets sans chauffeur dans une zone de 13 km² à Wuhan, entre 9 heures et 17 heures, et dans une zone plus vaste de 30 km² dans le district de Yongchuan à Chonqing, entre 9 h 30 et 17 h 30.
Chaque zone sera équipée de cinq Apollo de 5e génération, avec des conducteurs à distance prêts à prendre le contrôle si les véhicules se retrouvent dans des situations délicates. La base de départ surveillera de près les systèmes de caméras des voitures, surtout dans les premiers jours.

Baidu a obtenu des licences pour des services commerciaux entièrement autonomes dans deux villes de Chine.
Apollo Go, de Baidu, est déjà la plus grande société de taxis-robots au monde, avec des opérations déjà en cours dans toutes les villes chinoises de premier rang, utilisant la même voiture de cinquième génération, avec des conducteurs de réserve à bord. L’entreprise a récemment révélé le design de sa 6e génération, sa première voiture entièrement autonome destinée à la production de masse. Selon Baidu, la fabrication de l’Apollo RT6 ne coûtera que 250 000 RMB (36220 €). Son volant amovible en option et l’espace généreux et configurable de son habitacle en feront l’un des premiers services de mobilité de type « pod » lorsqu’il sera commercialisé en 2023.
On peut supposer que nous verrons de plus en plus de ces opérations démarrer dans les mois et les années à venir. Chacune d’entre elles représente un pas en avant vers un service de mobilité potentiellement moins cher, plus sûr et plus pratique, mais elles sont aussi les premiers clous dans le cercueil d’un secteur d’emploi massif.
Selon Daxue Consulting, les services de covoiturage chinois emploient à eux seuls quelque 30 millions de conducteurs. Ce chiffre n’inclut pas les chauffeurs de taxi, les chauffeurs-livreurs, les chauffeurs de camion, les chauffeurs de bus ou toute une série d’autres conducteurs professionnels. Il est probable que d’ici une dizaine d’années, les portes seront ouvertes à des véhicules entièrement autonomes dans toutes ces catégories, qui remplaceront les conducteurs humains par des robots moins chers, plus sûrs et disponibles 24 heures sur 24.
Cela représentera une énorme cohorte d’hommes, principalement d’âge moyen, qui se retrouveront sur le trottoir sans compétences largement transférables, et les gouvernements devraient certainement considérer cela comme une bombe à retardement potentielle pour la société.