Considérant qu’il faut des centaines d’années pour que les forêts croissent, il peut donc être difficile d’évaluer la façon dont elles seront touchées par les changements climatiques à long terme. Pour remédier à ce problème, des chercheurs de l’Université d’État de Washington ont créé la première simulation au monde par ordinateur capable de faire croître les forêts de manière réaliste, en utilisant un modèle pour prédire comment des éléments comme des incendies fréquents ou la sécheresse pourraient avoir un impact forêts à travers l’Amérique du Nord.
La nouvelle simulation informatique permet aux scientifiques de faire pousser une forêt virtuelle sur une période de quelques semaines. Connu sous le terme de LES (un mot russe pour forêt), le système simule la croissance de zones de végétation de 100 m x 100m, qui sont ensuite mises à l’échelle pour simuler des forêts entières.
C’est bien plus complexe que tous les systèmes précédents, simulant à la fois la canopée et les systèmes de racines complexes pour chaque arbre. Chaque feuille est en concurrence pour la lumière du soleil, tandis que sous la terre virtuelle, les racines des organismes sont en concurrence pour les ressources en eau.
Afin d’assurer que le modèle représente avec précision les forêts de la vie réelle, les chercheurs se sont tournés vers le programme d’inventaire forestier et d’analyse du Département américain de l’Agriculture, ainsi que vers d’autres bases de données forestières.
Ils ont aussi travaillé avec le US Forest Service pour faire voler des drones sur et autour des forêts, afin d’effectuer de l’imagerie pour recueillir plus d’informations et de développer des modèles 3D, ce qui permet d’avoir une végétation plus précise tout comme la distribution des arbres.
L’équipe estime que LES pourrait grandement améliorer notre compréhension des forêts afin de savoir exactement comment le changement climatique s’effectue, et comment ces changements vont évoluer au fil du temps.
Les chercheurs espèrent que le système permettra aux gestionnaires forestiers de déterminer les espèces d’arbres, ainsi que des facteurs écologiques, qui sont essentiels au rétablissement par elles-mêmes des forêts et sont perturbés par des événements tels que les incendies.
« La crainte est que des conditions plus sèches dans l’avenir empêcheront des forêts dans des endroits comme Washington à se rétablir après une coupe à blanc ou un feu « , a déclaré Nikolay Strigul de la Washington State University. « Cela pourrait conduire à des quantités de régions autrefois boisées de plus en plus transformées en désert. Notre modèle peut aider à prévoir si les forêts risquent la désertification ou si des processus liés aux changements climatiques et d’autres sont identifiés, et ce qui pourrait être fait pour la conservation de ces systèmes »
http://rsos.royalsocietypublishing.org/content/3/2/150589
https://news.wsu.edu/2016/02/24/145871/