Une équipe du Centre John Innes au Royaume-Uni a mis au point un procédé pour produire de grandes quantités de composés bénéfiques en les cultivant dans des tomates. Étant donné le haut niveau de rendement de ce fruit, cela pourrait être utilisé pour produire des substances à l’échelle industrielle.
Les composés en question sont les phénylpropanoïdes. Ils comprennent des substances comme le resvératrol – qui se trouve dans le vin, et a montré sa capacité à prolonger la durée de vie des animaux – et le Génistéine – trouvé dans le soja et qui est censé être utile pour la prévention de certains cancers.
Pour obtenir que des tomates produisent les substances, les chercheurs se sont tournés vers une plante de jardin commune appelée l’Arabidopsis thaliana. Elle contient une protéine appelée AtMYB12, qui active les gènes responsables de la commutation sur les voies métaboliques qui en retour produisent les composés naturels. Plus il y a de protéine présente, plus il y a de composés produits.
Fait intéressant, lorsqu’elle est introduite dans des plants de tomates, l’AtMYB12 n’a pas seulement augmenter la quantité des composés produits, mais aussi augmenté la quantité d’énergie que le plant a dédié pour les produire, ce qui en fait une usine extrêmement efficace de phénylpropanoïdes. En fait, une seule tomate contient autant de resvératrol que vous pouvez trouver dans 50 bouteilles de vin, et autant de génistéine présente dans 2,5 kg de tofu.
Quand vous considérez que les tomates sont une culture à très haut rendement, produisant jusqu’à 500 tonnes par hectare, la méthode pourrait être une meilleure alternative à la synthèse artificielle en laboratoire.
«Notre étude fournit un outil général pour produire des composés de phenylpronanoid précieux à l’échelle industrielle avec les plants, et potentiellement pour produire aussi d’autres produits dérivés d’acides aminés aromatiques, » explique le Dr Yang Zhang. « Notre travail sera d’un intérêt dans différents domaines de recherche, y compris la recherche fondamentale sur les plantes, l’ingénierie plant/microbe, les produits naturels de plantes médicinales, ainsi que l’alimentation et la recherche en santé. »
L’équipe estime que son travail avec les plants de tomates fournit une plate-forme solide pour produire rapidement et facilement des composés médicinaux, et affirme que, avec un peu d’ajustement, la méthode pourrait également être utilisée pour créer d’autres composés.
https://www.jic.ac.uk/news/2015/10/beneficial-compounds-tomato/