Alors que les législateurs européens s’attaquent au montant de taxes que les entreprises technologiques devraient payer sur leurs opérations à l’étranger, les dirigeants de l’industrie envisagent de rapatrier certains bénéfices aux États-Unis
En ce qui concerne les énormes profits des géants américains de la technologie, l’Europe veut une part du gâteau.
Google est devenu jeudi la dernière entreprise à accepter de rembourser les taxes, dans ce cas 306 millions d’euros, aux autorités italiennes pour ses opérations dans le pays de 2002 à 2015.
Dans le cadre d’un accord similaire à la fin de 2015, Apple a accepté de payer à l’Italie 314 millions d’euros de taxes rétroactives
Mais Apple et le gouvernement irlandais font appel d’une supplémentaire de 13 milliards d’euros prélevée par la Commission européenne, le bras exécutif de l’Union européenne, qui a déclaré que la société devait plus d’impôts sur ses entreprises en Irlande.
Étant donné que les législateurs européens s’attaquent au montant des taxes que les entreprises de technologie devraient payer pour leurs opérations à l’étranger, les dirigeants de l’industrie envisagent de rapatrier des centaines de milliards de dollars dans le cadre du «congé fiscal » (tax holiday) proposé par l’administration Trump, ce qui réduirait le prélèvement actuel de 35 % avant déductions, sur ces revenus.
Les multinationales américaines détiennent maintenant environ 2600 milliards de dollars à l’étranger, la plupart provient d’opérations mondiales des sociétés de technologie et une réduction du taux d’imposition pourrait leur inciter à rembourser un montant important d’argent aux États-Unis.
Alors que les changements apportés au système fiscal sont à un stade précoce à Washington, certains décideurs européens craignent que les fonds retournés aux États-Unis permettent aux entreprises américaines d’éviter de payer leur juste part des impôts en Europe, une accusation selon laquelle les responsables de l’industrie technique rejettent.
En dépit de ce point d’intérêt potentiel entre les États-Unis et l’Europe, les politiciens du monde entier ont uni leurs forces pour réorganiser le système fiscal mondial afin de faire en sorte que les entreprises multinationales paient plus d’impôts pour leurs opérations à l’étranger et restreignent le transfert de bénéfices dans des paradis à faible taux d’imposition comme l’Irlande et les Bermudes.
Jeudi, Google a confirmé qu’elle paierait les taxes rétroactives à Italie, par rapport à ce qu’elle a déjà payé pendant 13 ans d’activité jusqu’en 2015.
L’année dernière, le géant de recherche a remis 130 millions de livres, soit 168 millions de dollars, pour un règlement similaire avec les autorités fiscales britanniques, bien que les critiques aient déclaré que la récupération aurait dû être plus importante.
L’attention est maintenant susceptible de se tourner vers une enquête menée par les autorités fiscales françaises qui pourraient conduire à une facture de cette année de plus de 1 milliard de dollars pour Google. La société affirme qu’elle a payé sa juste part en France, mais qu’elle coopère avec l’enquête.