La NASA entre dans le secteur du textile grâce à une équipe dirigée par l’ingénieur systèmes Raul Polit Casillas du Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, en Californie. L’équipe a dévoilé des échantillons prototypes d’un nouveau « tissu spatial » métallique créé à l’aide d’une impression 3D qui intègre des fonctions avancées qui seraient bénéfiques pour une utilisation dans l’espace.
À l’œil nu, le tissu spatial ressemble à un croisement entre une côte de mailles et des carreaux métalliques, comme quelque chose que vous pourriez voir dans l’une des robes haute couture des années 60. Mais ce design étrange est plus qu’un effet de mode, car un côté du tissu peut refléter la lumière et la chaleur, tandis que le côté opposé l’absorbe. La NASA affirme qu’en repliant le matériau de différentes façons, il peut se conformer à diverses formes et produire les niveaux désirés de réflectivité, de la gestion passive de la chaleur et de la résistance à la traction.
Le tissu a été produit à l’aide d’une fabrication additive, où un objet n’est pas broyé ou assemblé, mais construit couche par couche d’une seule pièce à l’aide de flux de polymères fondus ou par frittage de poudres métalliques en utilisant des lasers ou des faisceaux d’électrons précisément contrôlés. Cela permet aux articles d’être fabriqués à partir de très peu de pièces nécessitant un montage final, d’accélérer le prototypage, de réduire considérablement les coûts et permet des conceptions qui seraient impossibles à produire en utilisant des méthodes conventionnelles.
Dans le cas du tissu spatial, Polit Casillas préfère appeler ceci, «impression 4D » car elle permet aux ingénieurs d’imprimer à la fois une géométrie souhaitée et de fonctionner directement dans un matériau. Ce contrôle permet également à un matériau d’incorporer de multiples fonctions ainsi que des formes organiques, non linéaires, pour un coût relativement faible.
L’agence spatiale considère que le tissu peut avoir une variété d’applications, y compris de grandes antennes qui peuvent être pliées et changées de forme rapidement, et l’isolation des vaisseaux spatiaux visitant des planètes et des lunes froides et glacées. Il pourrait également être utilisé dans des coussins de pieds flexibles et isolés qui donneraient aux modules qui atterrissent et aux rovers une base ferme sans faire fondre la glace sous eux, pour des boucliers contre de micrométéorites pour les engins spatiaux, pour des combinaisons spatiales d’astronaute et pour recueillir des échantillons sur d’autres planètes.
L’équipe espère que de tels tissus seront non seulement utilisés dans l’espace, mais fabriqués là-bas, et offrir aussi un moyen de conserver et de recycler des ressources limitées à bord des engins spatiaux. En outre, cela pourrait également changer la façon dont les engins spatiaux sont conçus, ce qui leur permettrait de créer un «tissu complet» au lieu de nombreux composants discrets qui augmentent les points potentiels d’échec.
https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=6816