Par leur nature même, les réserves animalières sauvages sont généralement situées dans des régions éloignées au-delà de la portée des technologies de communication typiques. Ce sont de « bonnes » nouvelles si vous êtes un braconnier essayant d’infiltrer ces zones, et de mauvaises nouvelles pour les équipes qui patrouillent pour essayer d’empêcher le braconnage. Mais une nouvelle initiative cherche à faire pencher la situation en faveur des gardes en aménageant une réserve naturelle africaine avec des engins de haute technologie, tels que des capteurs sismiques et des drones infrarouges, qui sont tous en réseau pour garder un œil sur exactement qui va et vient dans le parc.
Au cours des deux dernières années, nous avons vu un certain nombre de projets visant à freiner le braconnage endémique dans les parcs nationaux d’Afrique en utilisant des drones pour la surveillance. Déjà essayés en Tanzanie, au Kenya, et dans d’autres parties de l’Afrique, ces projets visent à fournir une assistance les équipes de patrouilles sur le terrain en détectant les intrus depuis le ciel.
La « Connected Conservation » est la nouvelle initiative de Dimension Data et Cisco qui va également utiliser des drones pour la surveillance, mais dans le cadre d’une solution technologique plus globale. Une grande partie de cette amélioration est la communication à travers la réserve naturelle, qui est située à côté du parc national Kruger en Afrique du Sud.
A cet effet, la première étape de l’initiative de « Connected Conversation » a impliqué l’installation d’un réseau ainsi que de points d’accès Wi-Fi à des points stratégiques pour connecter les rangers. Cela leur permet de recevoir des notifications sur leurs tablettes pour les avertir d’une activité suspecte, ainsi que les coordonnées GPS et un flux vidéo en direct, peu importe où ils se trouvent dans le parc.
Cette connectivité permet au personnel de sécurité d’effectuer des vérifications sur les antécédents des visiteurs qui entrent, en utilisant l’analyse biométrique pour vérifier rapidement s’ils ont un casier judiciaire et nécessitent une plus grande vigilance. La vidéosurveillance, les drones infrarouges, les capteurs de suivi de véhicules, les capteurs sismiques sur le terrain et l’imagerie thermique le long du périmètre seront les autres outils installés et utilisés pour recueillir des données sur les personnes qui entrent et sortent du parc.
Cette information sera analysée en temps réel et combinée avec des données historiques pour identifier les suspects connus et alerter les rangers sur le terrain. Ensuite, si la situation l’exige, les gardes armés peuvent être déployés par hélicoptère pour faire face à la menace.
L’une des approches actuelles de lutte contre le problème du braconnage est de fixer sur les rhinocéros, des capteurs de suivi pour surveiller leurs allées et venues. Mais un des principaux objectifs de Connected Conservation est d’éliminer ce besoin d’interférer avec les animaux en surveillant à la place, les allées et venues de personnes dans la région.
« Grâce à notre technologie Connected Conversation, on ne touche pas les animaux en leur lançant des tranquillisants pour insérer des capteurs dans leurs cornes, ou insérer une puce sous la peau», explique le directeur de Dimension Data, Bruce Watson. « Cela peut être extrêmement stressant et risqué pour l’animal et nous avons vu un certain nombre de rhinocéros soit en train de mourir, ou devenir aveugle, et devoir être euthanasiés. »
En 2014, un total de 1215 rhinocéros ont été victimes de braconnage en Afrique du Sud, selon le Département des affaires environnementales du pays. Ce qui est une véritable crise environnementale car ce chiffre a fortement augmenté, avec seulement 13 animaux tués en 2007. Si rien n’est fait, les écologistes avertissent que le rhinocéros pourrait cesser d’exister en Afrique du Sud en 2025.
Le réseau est déjà en place et l’équipe est en train d’installer d’autres technologies pour le système de Connected Conversation. En cas de succès, il est à espérer que le modèle sera adopté dans d’autres réserves à travers l’Afrique et finalement dans le monde, dans le but de protéger d’autres espèces menacées d’extinction, comme les éléphants, les lions et les tigres.