Basé sur une série de simulations via des modèles informatiques sophistiqués, des chercheurs du MIT mettent en avant la possibilité qu’un pourcentage important de la population asiatique pourrait souffrir de graves pénuries d’eau d’ici 2050. En tant que base pour l’étude, l’équipe a fait usage d’un modèle informatique préexistant et généré au MIT conçu pour simuler les caractéristiques économiques, climatiques et de croissance complexes de l’Asie. Un modèle détaillée sur l’utilisation de l’eau connu sous le terme de Water Resource System a alors été introduit, et l’équipe a fait fonctionner un certain nombre de simulations visant à couvrir le plus large éventail de scénarios possibles.
Chacune des simulations a testé les variables clés en maintenant constant l’un ou plusieurs des facteurs tout en permettant à un autre, comme la croissance de la population, à augmenter en phase avec les chiffres prévus. Chacun des scénarios a aussi présenté, parmi une foule d’autres facteurs, la nature interconnectée de l’approvisionnement en eau dans les régions touchées. Par exemple, si le changement climatique ou tout autre élément contribuant fait qu’une réserve d’eau au sommet d’un réseau ne se remplie plus, d’autres bassins plus bas du réseau qui seraient normalement alimentés par le bassin primaire souffrent par nature.
Employer cette méthodologie a permis aux chercheurs d’acquérir une meilleure compréhension de l’importance relative de l’impact de chaque variable sur les futures pénuries d’eau.
Selon le modèle utilisé par l’équipe, il y a actuellement 850 millions de personnes dans le sud et l’est de l’Asie qui vivent dans les régions qui connaissent un stress hydrique. Si l’on se place en 2050, les résultats médians de l’étude indiquent qu’un supplément d’un milliard de personnes connaîtront un stress hydrique, et des pays tels que l’Inde et la Chine pourraient être poussés dans une catégorie de stress insoutenable.
Les conditions de stress hydrique qui pourraient se produire, en partie en raison de l’exploitation non durable des eaux souterraines et des extractions en sous-sol, ne sont pas un seul événement catastrophique. Au contraire, le stress hydrique va, entre autres manifestations, augmenter la probabilité de graves pénuries d’eau en raison de la sécheresse prolongée, et ce que les chercheurs suggèrent est que cela pourrait être de nature similaire au scénario qui se déroule aujourd’hui en Californie.
Les chercheurs soulignent que l’étude est un exercice numérique conçu pour mettre en évidence la menace croissante du stress hydrique plutôt que de servir comme prédiction à toute épreuve. Certains des résultats des simulations sur ordinateur sont impossibles à distinguer des variations météorologiques et climatiques naturelles décennie après décennie, et certains pays de la région pourraient même voir un assouplissement du stress hydrique en raison des variations climatiques locales
Toutefois, alors que ceux-ci sont en effet des possibilités, il y a une probabilité croissante que les pays de la région soient poussés dans des situations plus graves et même insoutenables de stress hydrique. Le Dr. Adam Schlosser, chercheur principal au Centre MIT for Global Change Science et directeur adjoint du Programme conjoint MIT pour un Changement Global (MIT Joint Program for Global Change) résume mieux la philosophie derrière l’étude en posant la question: «Quel est le niveau de risque que nous sommes prêts à prendre – et quel est le point à partir duquel il faut prendre des mesures? « .
Cette étude n’est pas le premier avertissement émis par les scientifiques qui peignent une image sombre pour l’avenir de l’humanité dès lors que notre population ne cesse de croitre, mettant une pression supplémentaire sur les ressources limitées de notre planète. Les 35 prochaines années auront besoin de voir des percées à travers un certain nombre de domaines, si nous voulons éviter une flambée des taux de malnutrition et de stress hydrique à travers de larges pans de la population mondiale.
L’équipe responsable de la recherche étudie actuellement les effets potentiels des techniques agricoles et des pratiques d’utilisation de l’eau qui pourrait diminuer le stress pour le futur approvisionnement en eau de l’Asie.
http://news.mit.edu/2016/water-problems-asia-0330
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0150633