En 2006, les scientifiques ont découvert un composé qui pourrait induire le bronzage de la peau chez la souris sans les exposer à la lumière UV qui cause le cancer. Maintenant, après 11 ans d’essais et d’erreurs, ces scientifiques ont retravaillé leur approche pour déclencher la même réponse dans de la peau humaine cultivée, ce qui pourrait aboutir à un moyen plus sûr pour les adorateurs du soleil d’avoir un aspect bronzé.
La découverte initiale a été faite par des chercheurs du Dana-Farber Cancer Institute (DFCI), qui ont constaté qu’en donnant aux souris spécialement conçues un composé appelé forskoline, dérivé de la racine de la plante de Forskohlii en Inde, ils pouvaient les faire bronzer sans exposition au soleil.
Les souris concernées étaient rousses et conçues pour imiter les humains à la peau claire, avec une variante génétique qui interrompait la voie menant vers la production d’un pigment de mélanine noire. Cela signifiait que les animaux bronzaient mal, mais ce que les chercheurs ont constaté, c’est que la forskoline a activé une protéine plus loin sur le chemin qui a induit un pigment noir appelé eumelanine, en contournant ainsi cette interruption.
En tournant leur attention sur les humains, les chercheurs se sont heurtés à plusieurs barrages. Le test de la forskoline sur les échantillons de peau humaine n’a pas abouti, probablement parce qu’elle est environ cinq fois plus épaisse que celle des souris. Des expériences ultérieures utilisant un inhibiteur de kinases inducibles au sel (SIK), qui avait montré précédemment le déclenchement de la pigmentation chez la souris, ont réussi avec les souris rousses, mais encore une fois se sont révélées infructueuses chez les humains.

Après huit jours d’administration topique quotidienne, l’équipe a constaté que les inhibiteurs ont induit un assombrissement significatif dans des échantillons de peau humaine cultivés. Et au microscope, elle a observé que les échantillons traités avaient montré que le pigment d’eumélanine avait été produit et déposé près de la surface de la peau.
C’est la clé, car c’est la même chose qui se produit lorsque la pigmentation survient à travers le bronzage, ce qui indique que la même voie de pigmentation a été activée mais avec une différence clé. La lumière UV tonifie la peau en endommageant l’ADN et en amenant les mélanocytes producteurs de pigments à se diviser, ce qui provoque également un cancer de la peau. Donc, en effet, cette nouvelle classe d’inhibiteurs semble induire le même effet de bronzage, moins les dommages.
« L’activation de la voie de bronzage/pigmentation par cette nouvelle classe de petites molécules est physiologiquement identique à la pigmentation induite par les UV sans les effets nocifs de l’ADN des UV », explique David Fisher, chef du département de dermatologie de l’Hôpital général du Massachusetts et chef de file de l’étude. « Nous devons mener des études de sécurité, qui sont toujours essentielles avec de nouveaux composés de traitement potentiels, et mieux comprendre les actions de ces agents. Mais il est possible qu’ils conduisent à de nouvelles façons de se protéger contre les dommages causés par les UV et la formation de cancer ».
http://www.massgeneral.org/about/pressrelease.aspx?id=2113
http://www.cell.com/cell-reports/abstract/S2211-1247(17)30684-8