Depuis la fin du 19e siècle, les personnes ont expérimenté le fait de fabriquer des textiles à partir de gélatine à base de source naturelle, comme une alternative moins chère et moins allergène à la laine. Bien que l’émergence de fibres synthétiques a largement mis fin à cela, une nouvelle technique pourrait encore permettre la fabrication de fils à base de gel. La fibre est dite avoir une qualité d’isolation similaire à celle de la laine mérinos, et le collagène utilisé pour la produire peut être obtenue à partir de déchets des abattoirs.
Enchantillons de fil au collagène
Le processus a été développé par Philipp Stössel, étudiant à l’institut de recherche l’ETH de Zurich en Suisse, qui a collaboré avec des collègues du Laboratoire Avancé sur les Fibres de l’Empa St-Gall.
Pour commencer, les déchets d’origine animale tels que la peau, les os et les tendons sont obtenus à partir d’un abattoir. Le collagène en est récupéré et converti en un gel aqueux. Lorsque ce gel est chauffé et qu’un solvant isopropylique (1) est ajouté, les protéines du collagène se précipitent au fond de la solution.
Ce précipité est éliminé et ensuite extrudé en de minces filaments « sans fin », en utilisant une rangée de seringues. Les filaments sont dirigés vers des rouleaux qui sont placés assis dans un bain d’éthanol, l’éthanol recouvre les filaments et les oblige à se durcir. Ils sont ensuite enroulés ensemble pour former un fil.
Alors que le produit fini est dit avoir une finition plus brillante que la laine, il est aussi plus soluble dans l’eau. Dans une tentative de remédier à cela, Philipp Stössel a traité le matériau avec de l’époxy afin de mieux lier les filaments ensemble, il l’a traité avec du formaldéhyde pour mieux le faire durcir, et il l’a imprégné avec la lanoline pour le rendre plus souple.
Gélatine vs laine mérinos: Le gant sur la gauche a un éclat soyeux, alors que le gant en laine de mouton n’a pas de lustre. Cependant, un tissage régulier est plus aisé et possible avec ce dernier.
Cela dit, la laine des moutons a encore le un avantage quand on en vient à une résistance à l’eau, de sorte Philipp Stössel continue à travailler à améliorer cet aspect de la matière. Lui et ses collègues sont maintenant à la recherche de partenaires industriels, pour commercialiser la technologie.
1) L’alcool isopropylique est un bon solvant pour les cires, les huiles, les résines et de nombreux autres produits. Ainsi, il est surtout utilisé comme solvant :
- Dans les formulations de vernis, peintures, couches d’apprêt, encres, décapants et adhésifs
- Dans les secteurs alimentaire et pharmaceutique, pour l’extraction et la purification de différents produits naturels : alcaloïdes, arômes, gommes, huiles, protéines, vitamines, etc.
- En électronique, comme solvant de nettoyage des circuits intégrés et des semi-conducteurs.
- Dans plusieurs produits d’usage domestique, tels que détergent à plancher, cire à chaussures, insecticide, nettoyant pour les vitres, rafraîchisseur d’air, dégivreur de vitre d’automobile, désinfectant
- Dans les cosmétiques, tels que lotions, parfums, shampoings, nettoyants pour la peau, vernis à ongle, démaquillants, déodorants, huiles pour le corps, fixatifs pour cheveux, etc.
https://www.ethz.ch/en/news-and-events/eth-news/news/2015/07/yarn-from-slaughterhouse-waste.html#