Malgré d’énormes améliorations dans les soins prénatals, les naissances prématurées sont toujours un gros problème dans le monde entier. Les chercheurs du Kings College de Londres ont travaillé sur un nouvel outil prédictif pour les médecins, qui réunit différents ensembles de données, et ont réalisé une application qui peut être utilisée pour évaluer le risque de naissance prématurée sur une base de cas par cas.
Dans le monde entier, environ 15 millions d’enfants naissent avant terme – avant 37 semaines de gestation – chaque année, et plus d’un million de ces cas présentent des complications qui peuvent fatales pour le nourrisson. Être en mesure de mieux évaluer le risque pour une femme de donner naissance prématurément permet que la grossesse soit mieux gérée, avec des étapes qui peuvent potentiellement être prises pour prévenir la naissance prématurée.
Les médecins utilisent un certain nombre d’éléments pour essayer de prédire si une patiente présente un risque de donner naissance prématurément, y compris la mesure de la longueur du col de l’utérus, et la vérification des niveaux d’un biomarqueur connu comme la fibronectine fœtale, qui se trouve dans les sécrétions vaginales.
Afin d’améliorer les prévisions, l’équipe du Kings College a développé un algorithme qui combine la période de gestation de toutes les grossesses précédentes avec aussi bien les niveaux de fibronectine fœtale et les mesures de longueur du col utérin, afin de fournir une estimation globale des risques.
L’algorithme, livré sous la forme d’une application iOS baptisée Quipp, a été testé dans deux études distinctes, l’une se concentrant sur les patientes déjà jugées à haut risque d’accouchement prématuré, et l’autre avec des femmes présentant des signes de début de travail. Plus de 1600 femmes ont participé aux deux études, et les données de près de la moitié ont été utilisées pour élaborer le modèle.
Pour le reste des femmes, les probabilités d’accouchement avant 30, 34 ou 37 semaines ont été calculées, afin d’avoir une estimation du risque de naissance dans les semaines suivant le test de fibronectine fœtale. En comparaison avec les événements de la vie réelle, l’application a été un outil plus précis que toute une méthode prédictive utilisée jusqu’à présent.
Bien que d’autres études soient pour déterminer si les interventions faites à la suite de l’évaluation des risques ont un impact positif sur le résultat des grossesses, l’équipe reste positive à propos de son invention, estimant que cela pourrait avoir un grand impact sur les soins.
« Plus nous serons fiables sur la prédiction de risque, mieux nous pourrons gérer la grossesse d’une femme et assurer la plus sûre des naissances possibles pour elle et son bébé, avec une intervention seulement si nécessaire pour admettre ces femmes« à risque élevé »en hôpital, avec prescription de stéroïdes ou d’autres traitement pour tenter d’empêcher une naissance précoce », a déclaré l’auteur principal, le professeur Andrew Shennan.
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/uog.14865/abstract