Une équipe de chercheurs de l’Université de Toronto a travaillé sur le génome humain, en désactivant des gènes dans le but de tracer ceux qui sont essentiels pour garder nos cellules vivantes. Les scientifiques ont pu identifier des ensembles de gènes associés à des cancers spécifiques, ouvrant la voie à des traitements très ciblés.
Bien que cartographie du génome humain a été un énorme pas en avant, le fait de comprendre – et donc d’être en mesure de manipuler- la fonction de chaque gène individuel est extrêmement difficile. Afin de travailler sur les fonctions individuelles de chacun des milliers de gènes, les scientifiques ont « éteint » des gènes un par un, et mesuré ce qu’il advient de la cellule comme résultat.
Les premières tentatives pour ce faire étaient très lentes ou trop imprécises pour être pratique, mais un outil plus efficace d’édition de gènes a été introduit en 2012, connu sous le nom de CRISPR (1), qui a rendu le processus beaucoup plus rapide et plus précis.
L’équipe de l’Université de Toronto a décidé d’examiner la « grande image », arrêtant près de 18000 gènes – un nombre qui représente 90 % de l’ensemble du génome humain. Ce faisant, ils ont finalement isolés seulement 1500 gènes qui sont essentiels au maintien de nos cellules vivantes.
Creusant plus profond, les chercheurs ont éteints des gènes associés à cinq lignes différentes de cellules cancéreuses – cerveau, ovaires, rétine et deux formes de cancer colorectal – établissant que les différentes tumeurs reposent sur des ensembles spécifiques et uniques de gènes. Cette information pourrait être utilisée pour créer de nouveaux traitements qui attaquent uniquement les cellules identifiées, sans nuire au tissu environnant.
La recherche est un grand pas en avant dans la compréhension globale de la façon dont fonctionne notre génome, et nous rapproche plus que jamais vers l’accès au but ultime qui est d’identifier la fonction de chaque gène.
« Nous pouvons maintenant interroger notre génome avec une résolution sans précédente dans les cellules humaines que nous cultivons dans le laboratoire avec une vitesse et une précision incroyable, » dit le professeur de l’Université de Toronto, Jason Moffat. « En peu de temps, cela conduira à une carte fonctionnelle du cancer qui reliera les cibles de médicaments aux variations de séquence d’ADN. »
1) L’acronyme CRISPR, pour Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats (« Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées »), désigne en génétique une famille de séquences répétées. Cette famille se caractérise par des séries de répétitions directes courtes (de 21 à 37 paires de bases) et régulièrement espacées par des séquences appelées « spacer », généralement uniques, de 20 à 40 paires de bases.
http://www.pharmacy.utoronto.ca/newsfeed/angers-cell-11-15
http://www.cell.com/cell/abstract/S0092-8674%2815%2901495-6