Ce n’est probablement pas quelque chose que vous dites à une personne qui tors de douleur sur le sol, mais la douleur physique peut avoir ses avantages. C’est après tout, la façon dont les enfants apprennent à se méfier des surfaces chaudes et des charpentiers qui se frapper sur les doigts avec un marteau. Des chercheurs adaptent maintenant cet exercice d’auto-apprentissage à un système nerveux artificiel pour les robots, un outil qui selon eux, permettra à ces machines de mieux éviter les dommages et de mieux préserver leur – et notre – bien-être.
Nous envoyons et utilisons des robots pour toutes sortes de situations, pour lesquelles nous n’aurions jamais osé mettre le pied nous-mêmes. Des centres nucléaires qui fondent à Fukushima aux zones de conflit jonchées de mines terrestres, leur insensibilité à la douleur et au danger est en effet ce qui les rend si utile. Mais en retournant cette situation en leur faisant ressentir la douleur que nous ressentirions semble pourtant contreproductif, mais des scientifiques de l’Université Leibniz de Hanovre croient que cela pourrait faire des robots plus durable et plus sûr pour nous aux alentours.
Les chercheurs Johannes Kuehn et le professeur Sami Haddadin ont mis au point un contrôleur de douleur réflexe pour le capteur de doigt BioTac monté sur un bras robotique Kuka. Ils ont construit un modèle de tissu nerveux robotique qui est basé sur la peau humaine, et qui aide le système à déterminer à quel point la douleur doit être ressentie par la machine en réponse à des niveaux de force différents.
Les signaux de la douleur sont transmis sous forme de pointes répétitives si une force suffisante est appliquée, et le système trie les données dans les catégories de la douleur légère, modérée ou sévère.
En cas de légère douleur, le bras robotisé se rend compte qu’il est mal à l’aise et va lentement se rétracter jusqu’à ce que le danger disparaisse. Des coups plus forts sont placés dans la catégorie modérée et font que le robot se blottit plus rapidement et avec plus de distance, tandis que la douleur sévère oblige le robot à se mettre en mode passif pour éviter d’autres dommages.
L’équipe a également permis aux bras robotique de réagir à la température, en plaçant une tasse d’eau bouillante sur son capteur au bout des doigts jusqu’à ce qu’il ne puisse plus supporter la chaleur.
Les robots qui répondent aux sensations tactiles ne sont bien sûr pas nouveaux et ce n’est pas la première fois que les scientifiques ont tenté d’infliger une douleur à des machines.
Mais les chercheurs de Hanovre espèrent que ce n’est juste que la première étape vers des robots qui peuvent ressentir une douleur générale et mieux la supporter. Certains de leurs travaux antérieurs dans le domaine ont impliqué la programmation d’un robot pour frapper les gens afin qu’ils puissent évaluer le seuil de douleur homme-robot, avec comme perspective, le fait de les rendre plus sûr lorsqu’ils interagissent avc nous.
Mais leur dernier effort est vraiment une forme de maintenance du robot. Avec la main-d’œuvre robotique croissante et opérant souvent à proximité des humains, des dommages qui passeraient inaperçus, pourraient conduire à des machines qui fonctionnent mal et par conséquence, des accidents nous mettraient en danger. Ce n’est donc pas seulement dans l’intérêt des robots que les chercheurs étudient cela.