Bien que le domaine soit encore relativement nouveau, l’architecture imprimée en 3D pourrait se révéler une véritable aubaine pour les colonisateurs potentiels de Mars. Inspiré par la concurrence de la NASA qui cherche des idées pour les habitats potentiels sur Mars imprimés en 3D, la société française Fabulous a conçu un abri conceptuel, surnommé Sfero, qui serait imprimé en 3D sur la planète rouge en utilisant des matériaux disponibles sur place.
Ressemblant à un igloo futuriste en surface, l’abri Sfero serait partiellement enterré sous la terre. L’accès dans l’abri se ferait par son un long couloir, qui contient un sas.
L’intérieur comprend trois étages. L’étage supérieur, qui ressemble plus à une mezzanine, mesure seulement 3 m2 et est consacré entièrement pour faire pousser les denrées alimentaires, tandis que l’étage en dessous mesure 29 m2 et comprend une zone de travail et une salle de bains. Enfin, l’étage le plus bas mesure 40 m2 et renferme des dortoirs. Les occupants navigueraient entre chaque étage par un escalier en colimaçon.
Fabulous envisage que le propre substrat de la planète rouge pourrait être utilisé comme matière première pour l’impression 3D. Ce n’est pas tout à fait clair pour savoir comment cela pourrait fonctionner, mais le processus implique un mât central qui extrait le fer de la terre et la roche de la planète, et également recherche du permafrost pour le transformer en eau et l’utiliser comme isolant entre la coque intérieure et extérieure de la structure, réduisant les effets du rayonnement solaire.
« Le pôle central est enterré dans le sol martien par forage», explique l’entreprise. « L’objectif est de l’enterrer sur plusieurs mètres pour construire des bases solides et chercher le permafrost qui sera liquéfié pour alimenter la poche aqueuse. Une fois intégré, le mât déploie deux bras de robot, dont l’un aspire et trie la matière pour extraire le fer et l’autre construit le logement par impression 3D de métal « .
La technique de fabrication additive ou impression 3D utilisée existe déjà sur Terre. Elle consiste à additionner des couches de matière par la fusion laser des particules de fer pulvérisées. Cette technique présente de nombreux bénéfices : Une fabrication sans supports et multi-directionnelle, qui permet notamment de construire des fondations solides en fusionnant la matière directement dans le sous-sol, la fabrication de coques de fer en formes sphériques mais aussi alvéolaires (nids d’abeilles) afin d’assurer une forte résistance aux pressurisations internes de l’habitat (l’atmosphère de Mars étant faible), enfin, l’impression 3D couches par couches des éléments de vie constituant l’habitat (parois, planchers, placards, lits…).
L’entreprise imagine que l’abri pourrait être testé dans le désert de Mojave en Californie ou quelque part à Hawaii, alors que le cratère Gale est prévu comme emplacement définitif de l’abri sur Mars.
Le concept est presque certain de ne pas être réalisé, mais des dessins de ce genre et la Queen B (Bioshielding) peuvent offrir un indice quant au type de structure qui pourrait éventuellement être utilisée pour maintenir les astronautes vivant dans l’environnement extrême de Mars. L’Agence spatiale européenne envisage également la construction d’une base lunaire imprimée en 3D.