Garder la trace des niveaux de globules blancs chez les patients en chimiothérapie est une tâche complexe, mais d’une importance cruciale. Le traitement peut conduire à la suppression du système immunitaire, une baisse dans le compte des globules blancs, qui à son tour peut donner lieu à des infections et d’autres complications graves. En l’état, les patients sont soumis à des tests sanguins réguliers comme un moyen de garder un œil sur les éléments, mais une équipe internationale de scientifiques propose a une alternative moins invasive. Avec la possibilité de comptabiliser les globules blancs à travers la peau en temps réel, le nouveau dispositif de test peut être simplement collé sur un doigt pour aider les cliniciens à adapter des traitements personnalisé et plus rapides.
Le plus grand avantage du nouveau dispositif de test – surnommé un leukometer (leucomètre en français)- sur la méthode actuelle de prélèvement de sang est son immédiateté. Les chercheurs soulignent qu’il n’est tout simplement pas réaliste d’effectuer des tests sanguins sur les patients en chimiothérapie toutes les heures, alors qu’il ne faut pas beaucoup de temps pour que les éléments prennent une tournure pour le pire.
Si une baisse de la numération des globules blancs dans le sang peut être captée dès le début, les médicaments peuvent être prescrits pour la ramener à des niveaux sûrs et permettre au corps de mieux combattre l’infection. En outre, si un patient se remet d’une immunosuppression plus vite que prévue, les médicaments pourraient être ajustés en conséquence pour réduire le temps de récupération globale.
Le leukometer fonctionne d’une manière similaire à un oxymètre de pouls, un appareil qui mesure les niveaux d’oxygène dans le sang à travers la peau en utilisant la lumière. Avec une gamme de LED et une petite lentille, l’appareil projette de la lumière et rassemble les images des capillaires juste sous la surface. A mesure que la lumière à certaines fréquences est absorbée par l’hémoglobine du sang (une protéine qui transporte l’oxygène dans le corps), mais pas par les globules blancs, ils se présentent sous forme de petites particules transparentes qui se déplacent à travers les vaissaux capillaires.
Le dispositif utilise ensuite des algorithmes pour l’analyse de ces images et donner une estimation de la concentration de globules blancs dans le sang. Selon les chercheurs, tout cela culmine en un dispositif portable, convivial qui pourrait voir les patients surveiller leurs propres comptes de globules blancs à la maison, quelque chose qui pourrait se révéler particulièrement utile dans les zones rurales ou les pays en développement.
« Il serait également possible d’effectuer des mesures sur une base continue, ouvrant la voie à des options de traitement qui n’étaient auparavant pas possibles», souligne Carlos Castro, ingénieur biomédical au MIT et membre de l’effort de recherche.
Carlos Castro et son équipe, qui comprend des chercheurs de l’Université de Boston, l’Universidad Politécnica de Madrid et le Centre national espagnol de recherche sur le cancer (CNIO), ont mis au point trois prototypes pour le dispositif de leukometer.
Le premier était un microscope portable qui est placé sur le bout du doigt du patient, tandis que le second a vu des améliorations apportées au microscope qui a donné lieu à une meilleure qualité d’image. Le troisième fonctionne avec une caméra de téléphone portable et envoie des images vers un serveur pour analyse.
Les chercheurs espèrent qu’une version bêta du produit sera disponible pour des tests en 2017, avec un produit prêt pour le marché en 2019.