Fruit d’un partenariat entre Fermentalg et SUEZ, l’expérimentation du puits de carbone vise à réduire les concentrations en gaz à effet de serre et à produire de l’énergie verte, tout en valorisant l’usage des infrastructures existantes. Un de ces puits va prendre place dans Paris sous la forme d’une colonne Morris
Fermentalg est une startup de biotechnologie industrielle qui produit des huiles et des protéines respectueuses de la planète à partir des propriétés des micro-algues. Celles-ci, apparues il y a 200 milliards d’années, représentent la solution de demain pour capturer le CO2 en reproduisant les mécanismes à l’œuvre dans les forêts et l’océan, les deux poumons de la planète.
SUEZ a mis en place cette technologie innovante sur le site de l’usine de traitement des eaux usées de Colombes en partenariat avec le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne). Ce projet unique permet, grâce au puits de carbone, d’optimiser la production énergétique tirée du traitement des eaux usées. Il s’inscrit dans la volonté du SIAAP de devenir le premier producteur de bioénergies en Île-de-France.
En utilisant sa grande banque de souches de microalgues et son expérience dans l’exploitation industrielle de ces dernières, Fermentalg a travaillé à optimiser la capture du CO2 et sa transformation en oxygène et en biomasse de manière à pouvoir être déployée dans les villes et les sites industriels. SUEZ travaille à intégrer ces systèmes dans les espaces urbains et dans un cycle global d’assainissement. Ainsi, en plus de l’oxygène rejeté dans notre environnement, la biomasse produite par l’activité des microalgues peut être évacuée vers la station d’épuration qui utiliserait cette matière afin de produire une énergie verte : du biogaz ou du biométhane lorsqu’il est réinjecté dans le réseau de gaz naturel.
Tout en continuant d’améliorer l’efficacité des systèmes, le partenariat examine maintenant l’incidence des puits de carbone sur les autres polluants atmosphériques.
La puissance d’épuration de 100 arbres dans un seul puits de carbone
Le puits de carbone se présente sous la forme d’un grand cylindre rempli d’eau qui contient des microalgues dont la photosynthèse est activée grâce à la lumière. Le puits piège le CO2 qui nourrit ensuite les microalgues. Installé en ville dans les lieux particulièrement pollués, un seul puits de carbone équivaut à l’activité épuratoire de 100 arbres, soit 1 tonne de CO2 par an en moins dans l’atmosphère.
En multipliant les puits de carbone, une agglomération pourrait ainsi avoir un effet positif, persistant et à long terme sur la nature de l’air local et minimiser l’impact des pics de pollution. Les puits de carbone peuvent également être utilisés dans des sites industriels où des niveaux élevés de CO2 sont produits.
Mais cette technologie en cours d’expérimentation pour lutter contre le réchauffement climatique en limitant le CO2 sera intégrée dans une colonne Morris place d’Alésia dans le 14è arrondissement de Paris.
- Le démonstrateur est constitué d’une colonne éclairée mettant en culture des micro-organismes – dont les capacités épuratoires de l’air sont équivalentes à 100 arbres (1 tonne/an CO2).
- Les micro-organismes emprisonnent le CO2 et le transforment en oxygène et en glucose. L’expérimentation en cours permettra de démontrer les capacités de captation des particules présentes dans l’air.
- Le puits de carbone est d’autant plus efficient qu’il est positionné dans des lieux où la concentration en CO2 est la plus élevée.
Le puits de carbone est une technologie pensée selon les principes de l’économie circulaire
- Le partenariat entre Fermentalg et SUEZ vise à intégrer cette technologie dans un cycle global.
En plus de l’oxygène rejeté dans l’air, la biomasse produite par l’activité des microalgues est évacuée via les infrastructures existantes : le réseau d’assainissement. La biomasse est ainsi acheminée vers la station d’épuration qui utilise cette matière pour produire une énergie verte : du biogaz ou du biométhane lorsqu’il est réinjecté dans le réseau de gaz naturel.
- La biodiversité des microalgues (il existe entre 200 000 et plusieurs millions d’espèces), leur potentiel (seules 30 000 espèces ont fait l’objet d’une étude approfondie), et leur intégration aux infrastructures existantes grâce à un réseau piloté à distance, font de cette ressource naturelle un levier durable pour répondre aux enjeux du changement climatique.
En quelques chiffres :
1 tonne de CO2 annuelle captée est équivalente à :
- 1 aller-retour en avion Paris-Washington pour 1 personne
- Ou 5 560 km en Renault Clio Essence
- Ou la séquestration annuelle de 100 arbres
- Ou la consommation électrique de chauffage de 3000 kWh
Implantés en milieu urbain, les puits de carbone peuvent absorber chacun de 1 à 50 tonnes de CO2.
https://www.fermentalg.com/fr/