Le sein virtuel créé à la Michigan Technology University pourrait aider à améliorer la détection du cancer en utilisant l’élastographie ultrasonore
Dans le but d’améliorer l’interprétation des images d’élastrographies (1) ultrasonores pour le diagnostic du cancer du sein des cliniciens, des chercheurs de l’Université Technologique du Michigan (MTU) ont créé un faux sein.
1) L’élastographie est une technique d’imagerie récente, maintenant reconnue comme une méthode pertinente pour la caractérisation tissulaire. Son but est de produire une cartographie relative à l’élasticité des tissus examinés. Ce type d’information présente un intérêt fondamental en diagnostic clinique car le développement d’un processus pathologique s’accompagne souvent de modifications dans les propriétés mécaniques des tissus. A titre d’exemple, les tumeurs cancéreuses se présentent généralement sous la forme de nodules beaucoup plus durs que les tissus sains environnants. Les premiers travaux en élastographie ont été couplés à l’utilisation de l’échographie, conduisant à l’élastographie ultrasonore.
Avec la possibilité de localiser les tumeurs potentielles dans tout le corps, y compris les seins, l’élastographie ultrasonore gagne en popularité en tant qu’un outil de dépistage fournissant un moyen d’éviter l’inquiétude souvent inutile résultant de mammographies suspectes, dont seule une minorité aboutit à un diagnostic de cancer.
La technique d’imagerie établie une cartographie des propriétés élastiques du tissu mou qui révèlent les tissus cancéreux potentiels qui sont généralement plus rigides que le tissu sain environnant. Alors que les tumeurs potentielles sont clairement visibles dans certaines images, d’autres seront plus difficiles à discerner. Le problème est que la technologie est encore relativement nouvelle et s’appuie sur des médecins qui n’ont pas beaucoup de pratique pour interpréter les images.
« En fonction de qui fait la lecture, la précision peut varier de 95 à 40 %», précise Jingfeng Jiang, un ingénieur biomédical à la MTU. «40% sont très mauvais – vous obtenez 50 % cent lorsque vous lancez une pièce en l’air. En fait, le problème est que l’élastographie ultrasonore est une nouvelle modalité, et les personnes ne savent pas grand-chose.».
C’est ce qui a incité Jingfeng Jiang et son équipe à concevoir un sein virtuel. En utilisant les données du Visible Human Project (2), qui a rassemblé des milliers d’images en coupe transversale d’un cadavre féminin, l’équipe a réussi à créer un « fantôme » 3D, généré par ordinateur qui imite la complexité de la chose réelle avec des détails tels que les différentes types de tissus, les ligaments et les conduits de lait.
2 ) Le Visible Human Project vise à créer une base de données de photographies de sections du corps humain. Deux cadavres, celui d’un homme et celui d’une femme, ont été découpés en fines tranches, chacune de ces sections étant ensuite photographiée et numérisée. Le projet est dirigé par la National Library of Medicine des États-Unis, sous la direction de Michael J.Ackerman. La conception du projet a débuté en 1989, la récolte des données relatives au corps humain masculin a été achevée en novembre 1994, et celle du corps féminin en novembre 1995. Le projet peut être observé aujourd’hui au Musée National de la Santé et de la Médecine à Washington. On envisage à l’heure actuelle de reprendre ce projet, avec des images de plus haute résolution, mais seulement avec des parties du corps, au lieu d’un cadavre.
Les médecins sont en mesure d’acquérir de l’expérience sur la recherche pour les cancers dans la sécurité d’un laboratoire en appliquant l’élastographie ultrasonore virtuel sur le sein virtuel et en analysant les images obtenues. Jingfeng Jiang espère que le sein virtuel et des logiciels d’accompagnement seront un jour disponibles à toute personne qui a besoin d’une formation à la technique d’imagerie.
http://www.mtu.edu/news/stories/2014/september/virtual-breast-could-improve-cancer-detection.html