Les infections d’oreille sont extrêmement fréquentes, 5 enfants sur 6 en subissent une avant l’âge de trois ans. Mais dans les pays en développement, le manque de personnel qualifié signifie qu’elles sont souvent mal diagnostiquées ou complètement ratées. Un nouvel outil développé par des chercheurs de l’Université d’Umea en Suède, en collaboration avec des scientifiques de l’Université de Pretoria en Afrique du Sud, a été conçu pour tirer parti de la puissance des smartphones et du Cloud, permettant d’avoir des diagnostics précis et plus largement disponibles.
Ne pas traiter une infection de l’oreille (otite moyenne) peut être dangereux, pouvant conduire à une déficience auditive, et dans certains cas extrêmes, engendrer des complications mettant la vie en danger. Le système nouvellement développé pourrait avoir un grand impact dans le monde en développement, en fournissant un diagnostic facile qui ne nécessite pas la présence d’un expert.
Le processus est simple. Les utilisateurs utilisent simplement un otoscope, qui est disponible dans le commerce, pour prendre une image de l’oreille interne. Cette image est ensuite téléchargée dans le Cloud via un smartphone, où elle est automatiquement analysée et comparée avec des images d’archives de haute résolution. Le logiciel recherche des caractéristiques visuelles prédéfinies, et place la nouvelle image dans l’un des cinq groupes de diagnostic.
Lors des tests, le diagnostic généré automatiquement a été trouvé avoir une précision de 80,6 % lors de l’utilisation des images à partir d’un otoscope disponible dans le commerce, ce est très favorablement comparable à la précision 64 à 80 % atteinte par des médecins généralistes et des pédiatres. L’équipe a également développé son propre otoscope sur mesure et à faible coût qui se connecte directement à un smartphone. Les résultats ont été tout aussi impressionnants, avec une précision de 78,7 %.
« Cette méthode présente un grand potentiel pour assurer un diagnostic précis des infections de l’oreille dans les pays où de telles possibilités ne sont pas disponibles à l’heure actuelle», a déclaré le co-auteur de l’article, Claude Laurent. « Comme la méthode est à la fois facile et pas chère à utiliser, elle permet des diagnostics rapides et fiables d’une maladie très courante chez les enfants. »
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352396416300500