Il existe depuis plusieurs années des prothèses très intéressantes, depuis des jambes imprimées en 3D jusqu’à des périphériques pour les enfants à l’esthétique de super-héros. Le projet des chercheurs de l’Université Johns Hopkins est un peu différent. L’idée est de proposer une prothèse pour aider les femmes ayant subi une amputation des membres inférieurs à marcher avec des talons hauts. C’est un effort qui pourrait avoir un énorme impact positif sur la vie des personnes, depuis des vétérans féminins jusqu’au monde de la mode.
Selon les chercheurs, la nouvelle solution représente la première prothèse conçue pour fonctionner correctement avec des chaussures de mode pour les femmes, ce qui permet à l’utilisatrice de porter une paire de talons jusqu’à une hauteur de 10 cm.
Créer un tel dispositif qui est capable de cela n’a pas été la tâche la plus facile, car cela nécessitait de s’adapter à différentes positions et hauteurs sans glisser et provoquer une instabilité. Il avait également besoin d’être léger, et capable de supporter un certain poids. Sur un plan plus fondamental, il devait être confortable et plaisant en termes d’esthétique pour qu’il s’ajuster aux chaussures féminines.
L’équilibre de ces exigences a impliqué une combinaison de calculs mathématiques et de tests d’essais et d’erreurs, le tout dans le but de trouver un compromis confortable entre la force, la souplesse et le poids.
Les chercheurs ont étudié de nombreuses fabrications, et même caressé l’idée de mettre un ballon dans le talon pour fournir une rétroaction élastique à l’utilisateur – un concept qui a finalement été abandonné. Ils ont également expérimenté des plaques de titane et des fibres de carbone en tant que matériau de base pour la prothèse, ce qui a finalement été trouvé trop lourd ou pas assez résistant.
Après beaucoup d’essais et d’erreurs, l’équipe a trouvé la conception actuelle. A l’intérieur du pied en plastique esthétiquement agréable, il y a deux disques en aluminium qui s’emboitent et qui s’ouvrent et se ferment pour fournir un réglage au moyen d’un levier sur la cheville. La cheville elle-même est une composante grand public, une unité hydraulique qui permet un mouvement en douceur et souplesse. Selon les chercheurs, la prothèse fonctionne admirablement, pesant moins de 1,4 kg et supportant un poids allant jusqu’à 113 kg.

«J’ai apprécié la marche», a déclaré la participante à l’étude Alexandra Capellini. « C’était stable … une cheville réglable est utile dans des contextes au-delà même des hauts talons. Ballerines, baskets, bottes et hauts talons en particulier, tous, varient en hauteur, donc une cheville réglable ouvre des possibilités de porter une variété de chaussures. »
L’équipe prévoit de poursuivre le développement de la prothèse, et travaille à évaluer si la conception peut être qualifiée pour un brevet.
http://releases.jhu.edu/2016/05/25/johns-hopkins-students-design-prosthetic-fit-for-high-heels/