Utiliser vos doigts pour effectuer des tâches sur l’écran tactile d’un smartphone peut être assez difficile, et faire de même sur l’écran d’une smartwatch devient alors un véritable défi. C’est dans cet esprit que des scientifiques de l’Université de Washington ont créé FingerIO. La technologie transforme les appareils mobiles en des systèmes sonar qui sont capables de suivre les mouvements des doigts de l’utilisateur sur des surfaces à proximité tels que des plateaux de bureau, ou même dans les airs.
FingerIO fonctionne en transmettant de façon répétée des ondes sonores inaudibles émises par les haut-parleurs de l’appareil. Ces ondes rebondissent sur le doigt de l’utilisateur, et leurs échos (retour des ondes) sont alors détectées par deux des micros de l’appareil – bien que les smartwatches généralement disposent d’un seul micro, de sorte que les détections des ondes devront être faites avec deux pour être en mesure de fonctionner avec le système.
En analysant le temps écoulé entre les ondes émises et leurs échos reçus par la suite, il est possible de calculer la position du doigt dans l’espace, en temps quasi-réel. Et c’est précis à moins de 8 mm.
Contrairement à un système basé sur une caméra, FingerIO fonctionne même lorsque l’appareil est recouvert par des vêtements – comme une poche avant dans le cas d’un téléphone ou d’une pochette de protection dans le cas d’une montre. Les technologies telles que le radar, d’autre part, nécessiteraient du matériel supplémentaire et une augmentation de la puissance de traitement.
Les utilisations suggérées pour la technologie comprennent des éléments comme l’effleurement d’un doigt pour contrôler le volume de lecture de la musique, faire des mouvements tournants pour sélectionner des éléments, ou même écrire du texte dans l’air. Elle a déjà été testée avec succès en utilisant une application Android fonctionnant sur un smartphone Samsung Galaxy S4, couplé avec un smartwatch personnalisé avec deux micros.
« Vous ne pouvez pas taper très facilement sur un écran de smartwatch, donc nous avons voulu transformer un bureau ou une zone autour du dispositif en une surface d’entrée d’informations», explique l’auteur principal de l’étude, Rajalakshmi Nandakumar.
Un article sur la technologie sera présenté en May lors de la conférence CHI 2016 à San Jose en Californie.
http://fingerio.cs.washington.edu/