Le système comprend un capteur de vibrations (poitrine) et une unité de retour haptique (poignet).
Les chanteurs, les orateurs et les enseignants risquent de se blesser les cordes vocales à force de les utiliser. Un système expérimental à porter sur soi est conçu pour éviter que cela ne se produise, en avertissant les utilisateurs lorsqu’ils approchent de leur seuil vocal.
Le dispositif est mis au point par « une équipe de spécialistes des matériaux, d’ingénieurs biomédicaux, de chanteurs d’opéra et d’un orthophoniste », dirigée par le professeur John A. Rogers de la Northwestern University. Il comprend deux dispositifs : un capteur collé sur la peau du sternum et une unité de retour haptique portée au poignet. Les deux sont reliés sans fil par Bluetooth à une application installée sur le smartphone de l’utilisateur.
Le capteur détecte en permanence les vibrations des cordes vocales de l’utilisateur – mais pas les bruits extérieurs – et transmet ses données à l’application. Des algorithmes basés sur l’apprentissage automatique traitent ensuite les données et déterminent la fréquence, le volume, l’amplitude et la durée de toutes les vocalisations de l’utilisateur, ainsi que les moments de la journée où elles se produisent. Les algorithmes sont également capables de faire la différence entre le chant et la parole avec une précision de plus de 95 %.
Si l’application détermine que la personne se rapproche dangereusement du seuil spécifique qu’elle s’est préalablement fixé, elle l’avertit en faisant vibrer l’unité de retour haptique. L’utilisateur sait alors qu’il doit se taire pendant un moment – ou du moins se calmer un peu – afin de laisser ses cordes vocales se reposer. Même une pause de 15 à 20 minutes peut suffire.
Une étudiante en opéra de la Northwestern University teste l’appareil et l’application qui l’accompagne avec Theresa Brancaccio, maître de conférences.
Un écran de l’application fournit plus d’informations sur l’activité vocale de l’utilisateur, ainsi que des recommandations pour se reposer de manière appropriée. Et, chose importante pour les personnes soucieuses du respect de la vie privée, le système n’enregistre pas ce que dit l’utilisateur.
« Il est facile pour les gens d’oublier à quel point ils utilisent leur voix », a déclaré Theresa Brancaccio, maître de conférences à Northwestern et experte en voix qui a codirigé l’étude. « Les chanteurs classiques chevronnés ont tendance à être plus conscients de leur utilisation vocale parce qu’ils ont vécu et appris. Mais certaines personnes […] ne réalisent souvent pas à quel point elles poussent leur voix. Nous voulons leur donner une plus grande conscience pour aider à prévenir les blessures. »
https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2219394120
